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Lettres d’Elise est un recueil de textes poétiques et de portraits au crayon, première œuvre poétique de Gala Nyme. C’est suite à une période de troubles émotionnels que l’auteure en est arrivée à ressentir le besoin d’exprimer des impressions, des expériences, des rencontres qui ont bouleversé son rapport au monde, ainsi qu’à elle-même. Parce qu’on vit nos histoires individuelles à travers le filtre de la personnalité, il n’est pas toujours évident de faire comprendre à ceux qui nous entourent, que l’on peut parfois se sentir blessé, ravi, ou humilié par un mot de trop, un regard, ou un silence. La poésie devient alors le moyen le plus logique d’exprimer des émotions complexes. Par des associations d’idées, des métaphores et autres analogies, il est possible de faire passer des messages à la hauteur de nos émois. Un poème est un portrait psychique de l’artiste, au moment même où il le compose. Contrairement au roman, l’état d’esprit qu’il tient à l’auteur de retranscrire est bien souvent intrinsèquement lié à l’instant où, inspiré, celui-ci pose ses premiers vers sur le papier.
C’est dans cette démarche curative que la plupart des textes du recueil ont vu le jour; l’idée était de mettre le doigt sur des maux afin de ne pas les laisser mûrir à l’intérieur. Car chacune de ces blessures est la source d’une angoisse, d’un mal être profond, il faut mettre à distance les clichés nocifs de notre quotidien. Chacun de ces textes devient alors un portrait de l’esprit l’auteure à un instant précis. Lettre par lettre, elle prend conscience de toutes ces choses qui la rongent et qui alimentent ses passions, au sens étymologique du terme, à savoir, ses douleurs.
À l’inverse, le besoin de tracer des visages sur le papier relève de la déclaration affective. Le dessin, en particulier l’art du portrait, nécessite un calme psychique qui complète l’agitation poétique. Ces visages, souvenirs ou caractères du quotidien, illustrent ce à quoi l’auteure aime à se raccrocher dans les moments de doute.
En outre, comme Gala Nyme le dit elle-même dans sa préface, Lettres d’Elise est une acceptation de son hypersensibilité et une lettre d’amour à la beauté qui l’entoure.
Vous pouvez vous procurer le recueil Lettres d’Elise en contactant directement l’auteure sur son instagram: @galanyme.
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Décrire un personnage grossier et insister sur ce trait tout en gardant un niveau de langue correct pour la narration, tel est le défi que pose la réécriture du festin de Trimalcion du Satyricon de Pétrone. Ici le festin a deux aspects : le goûter du personnage principal, mais également de façon plus figurée la bagarre qui s’annonce, un « festin de coups de poings ». Des éléments provenant d’autres extraits du festin par Pétrone ont été repris : les trouverez-vous ?
Nous étions en plein dans ces réjouissances quand Gaston lui-même arriva, accompagné de deux sbires qui portaient son sac. Sa forte carrure suscita comme à chaque fois un frisson de crainte mêlée à de l’admiration, à ses respectueux camarades, qui en sa présence n’osaient dire mot, si ce n’est pour louer son intelligence ou acquiescer ses plans belliqueux. Sa tête rasée reposait lourdement sur son corps épais et riche en formes généreuses. Son impressionnante bedaine avait peine à ne pas dépasser de son tee-shirt. Son cou était entouré d’une chaîne faussement dorée, et ses membres étaient garnis de tatouages divers et variés. Il tenait fermement dans sa main gauche une barre chocolatée à demi-mangée. Puis il se moucha dans son tee-shirt, et dit : « Wesh gro, j’avais pas envie de v’nir avec vous voir la baston, mais azy chuis pas un dégonflé, j’ai r’tardé la fin d’mon goûter pour v'nir. Alors laissez-moi f’nir mon Mars, OK ? ». Cela ne tarda pas, avant même toute réponse il enfourna sa barre chocolatée dans son large gosier avec un air de délectation. Enfin, il se lécha abondamment les lèvres pour ne point perdre le moindre soupçon de chocolat, cette si délicieuse substance dont il raffolait, puis essuya en même temps et sa bouche et son nez qui coulait avec fluidité, à nouveau avec son tee-shirt. Il ponctua ce moment de délice par un rot profond et sonore. Alexandre BARROS |
Nous étions au milieu de ces splendeurs quand Trimalcion lui-même fut apporté au banquet et, déposé au milieu de tout petits oreillers, provoqua un rire aux imprudents. En effet il avait fait en sorte que sa tête rasée sorte de son manteau écarlate et que tombe un large foulard avec des franges qui pendaient ici et là autour de son cou couvert d’un vêtement. Il avait encore un grand anneau doré au petit doigt de la main gauche, mais il en avait un plus petit à la dernière phalange du doigt suivant, à ce qu’il me semblait entièrement doré mais parfaitement incrusté de ce qui ressemblait à des étoiles de fer. Et pour ne pas montrer seulement ces richesses, il mit à nu son bras droit orné d’un bracelet en or et d’un cercle d’ivoire fermé par une plaque brillante. Une fois qu’il se fut curé les dents avec une aiguille en argent : « Amis, dit-il, il ne m’était pas encore doux de venir dans la salle à manger, mais pour ne pas être absent auprès de vous plus longtemps à cause d’un retard, je renonçai à tout plaisir personnel. Vous permettrez que je finisse de jouer. » Suivait un jeune esclave avec une table en bois de térébinthe et des dés en cristal, et je remarquai la chose la plus délicate de toutes : en effet, à la place des jetons blancs et noirs, il avait des deniers en or et en argent. Pétrone, Satyricon, 32-33
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Vivons, mon Ermaion*, aimons-nous et à tous les mauvais élèves qui ne comprennent pas ta beauté, donnons la valeur d’une broutille. Les jours peuvent passer encore et encore ; pour moi, tu resteras toujours le même, indémodable et brillant, et odorant comme un papier tout neuf, sortant tout juste de l’imprimerie. Ah ! Donne-moi cent exercices, je te ferai cent corrections, et puis mille autres, mille corrections, et puis cent, et puis encore mille autres, puis une deuxième fois cent, puis encore mille autres, puis une troisième fois cent, et puis un million, je te ferai tout autant de corrections ! Ensuite lorsque nous aurons fait assez d’exercices, nous les mettrons au feu afin de ressentir avec violence les ardeurs des thèmes et des versions. Alexandre BARROS ————— *Ermaion est le nom d’un manuel de grec ancien, notamment utilisé en cours de langue grecque en L1 Lettres classiques |
Vivons, ma Lesbie, aimons-nous et à tous les commérages des vieillards trop sévères, donnons la valeur d'un sou.
Catulle, Élégies, 5
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Réécriture d’une épigramme de Martial. Le but recherché était de préserver la chute finale… mais cette fois-ci à la deuxième personne. Ce texte est à voir comme une fin de roman (le début n’a jamais été écrit).
Un riche vieillard malade fait la rencontre d’Élisabeth au marché, une jeune femme qui tombe rapidement « sous son charme », se met à s’occuper de lui, puis qui lui demande de l’épouser pour pouvoir consacrer plus de temps à ses soins. Cette fin d’histoire se passe dans la chambre du vieillard agonisant, dont l’état préoccupant laisse deviner sa fin très proche.
- Que j’ai de la chance de t’avoir ! J’ai le visage déformé par la maladie, je ne suis plus que laideur, je prie incessamment que l’on s’occupe de moi comme un infirme, et pourtant, toi, tu es restée là, tu ne m’as pas abandonné. Tu as même accepté de t’unir à moi afin de pouvoir consacrer plus de temps à mes soins. D’où te vient cette bonté, ce courage, cette force ? Qu’ai-je fais pour mériter tes tendres caresses ? Élisabeth, d’un visage tout attendri, avec un chaleureux sourire, posa la cruche sur la table de chevet et lui répondit sur un ton bienveillant : - N’est-ce pas évident ? Il fit signe que non de la tête en toussant si fort que l’on aurait dit qu’il allait cracher ses poumons. Elle alla jusqu’au seuil de la chambre, et avant de sortir et de fermer la porte, elle se retourna vers lui ; son visage changea alors radicalement, et en affichant un large sourire aux airs fort diaboliques, elle s’exclama : - Tu tousses ! |
Gemellus demande Maronilla en mariage Et il désire, et il insiste, et il supplie, et il fait des cadeaux. Est-elle belle à ce point ? Bien au contraire, rien n'est plus laid ! Donc, en elle, que cherche-t-il, et qu’est-ce qui lui plaît ? Elle tousse. Martial, Épigrammes |
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