Réécriture d’une épigramme de Martial. Le but recherché était de préserver la chute finale… mais cette fois-ci à la deuxième personne. Ce texte est à voir comme une fin de roman (le début n’a jamais été écrit).
Un riche vieillard malade fait la rencontre d’Élisabeth au marché, une jeune femme qui tombe rapidement « sous son charme », se met à s’occuper de lui, puis qui lui demande de l’épouser pour pouvoir consacrer plus de temps à ses soins. Cette fin d’histoire se passe dans la chambre du vieillard agonisant, dont l’état préoccupant laisse deviner sa fin très proche.

 

- Que j’ai de la chance de t’avoir ! J’ai le visage déformé par la maladie, je ne suis plus que laideur, je prie incessamment que l’on s’occupe de moi comme un infirme, et pourtant, toi, tu es restée là, tu ne m’as pas abandonné. Tu as même accepté de t’unir à moi afin de pouvoir consacrer plus de temps à mes soins. D’où te vient cette bonté, ce courage, cette force ? Qu’ai-je fais pour mériter tes tendres caresses ?

Élisabeth, d’un visage tout attendri, avec un chaleureux sourire, posa la cruche sur la table de chevet et lui répondit sur un ton bienveillant :

- N’est-ce pas évident ?

Il fit signe que non de la tête en toussant si fort que l’on aurait dit qu’il allait cracher ses poumons.

Elle alla jusqu’au seuil de la chambre, et avant de sortir et de fermer la porte, elle se retourna vers lui ; son visage changea alors radicalement, et en affichant un large sourire aux airs fort diaboliques, elle s’exclama :

- Tu tousses !

Gemellus demande Maronilla en mariage

Et il désire, et il insiste, et il supplie, et il fait des cadeaux.

Est-elle belle à ce point ? Bien au contraire, rien n'est plus laid !

Donc, en elle, que cherche-t-il, et qu’est-ce qui lui plaît ? Elle tousse.


Martial, Épigrammes

 
 
Alexandre BARROS