Il était là. Simplement là. Allongé sur le ventre, écoutant le doux clapotis des vagues. Nous étions seuls sur cette plage, en plein été. Quelques arbres ombrageaient de ci, de là. Il était allongé et le soleil se frayait un chemin sur sa joue, entre les ombres des feuilles. Jamais il ne m’avait paru plus tranquille, plus apaisé. Ses paupières frétillaient par moment. Il rêvait.

    La journée avait été épuisante. Certes, nous avions passé toute la journée sur cette plage, mais les vagues n’avaient pas été aussi calme qu’à cet instant. Têtu comme il est, il avait insisté pour aller se baigner alors que de grandes vagues s’accumulaient. Des vagues bien plus grandes que lui, mais son jeu consistait à sauter dans celle-ci. Quoi de plus amusant à son âge ? Je m’étais efforcé de rester avec lui bien que ces vagues me faisaient un peu peur. Je ne voulais pas le laisser seul dans cet immense océan, il me fallait le surveiller, voir que tout allait bien.

    Une fois repu de ses sauts infatigables, il accepta finalement de sortir de l’eau. Nous nous allongeâmes sous les arbres et presque instantanément, il s’endormit paisiblement. D’une main tendre je lui caressais le visage. Quelle chance j’avais de l’avoir dans ma vie, car oui, il n’avait pas toujours été avec nous. Elle et moi l’attendions depuis longtemps, si longtemps que nous ne pensions jamais enfin le rencontrer. Mais un beau jour, par un concours de circonstances, il put enfin entrer dans nos vies.

    Je profitais de chaque moment avec lui. Toujours endormi, il remua un peu et poussa un grognement. Sans doute avait-il rêvé de quelque chose de déplaisant. Je continuais alors de passer ma main sur sa tête, espérant l’apaiser mais il se réveilla. Un peu dans les vapes, il me regarda, me reconnut et battit de la queue. Il aboya doucement, c’était son truc pour me signifier qu’il était prêt à rentrer. Nous nous levâmes et partîmes, lui trottinant à mes côtés et elle me tenant la main.



Laure Ricochon