J'ai été lucide, je vois où l'on m'abandonne ;
Tes pensées fuient le vide à travers moi et résonnent.
J'ai couru vers les tréfonds où gisent mes ancêtres,
J'ai été affermi, sans jamais me perdre.

Ils me laissent, mais restent de givre autour de moi,
Ma servitude s'évapore et m'ôte de son poids.
Libéré de mes anges, enfin je me délivre,
Je me soignerai pour ne plus jamais revivre.

Qu’on me foudroie encore, car je ne crains plus rien,
De la gorgone et de ses reptiles crâniens
Je ne me nourris plus que de la bonne sève
Déversée sur la droite de son corps qui crève.

Je ne résisterai pas, je respire encore,
Mourir de nouveau pour vivre le même jour ;
Je suis ici et là dans la vie et la mort,
Je les sens desserrer ma gorge, ça se termine toujours.

L'air fluide dans mes paroles me rend ma trachée,
Le sang chaud dans mes pensées ravive mes artères ;
La peau écorchée je me sens plus près de l'air,
Le cœur exposé, qui viendra s'en enticher ?
 
 
Doryann Dominguez